Je ne peux le cacher, j’aime le beau jeu et c’est la raison pour laquelle je support Roger Federer. Je n’ai rien contre les autres joueurs du circuit, mais pour moi, et je ne suis bien sûr pas le seul, Federer est celui qui est le plus talentueux, qui a le plus de grâce dans ses gestes, même si ce n’est plus le joueur le plus performant. Le métronome Novak Djokovic ou le jeu défensif ultra performant de Andy Murray sont plus efficaces sur toute une saison. Roger Federer qui a 34 ans, n’a plus la même capacité pour tenir les long matchs. Cependant à chaque fois il a su modifier son jeu pour qu’il soit plus adapté à ses capacités physiques. Néanmoins, bien qu’il soit toujours présent dans les derniers tours, le Suisse n’a plus gagné de tournoi du Grand Chelem depuis 2012, alors qu’il détient le record avec 17 majeurs. Malgré tout, ces derniers temps, et notamment à Wimbledon il n’était pas si loin de la victoire finale. Ce qui laisse encore un espoir de le voir triompher une nouvelle fois.
Un jeu plus offensif
Roger Federer n’a plus le physique de sa grande époque, entre 2004 et 2007, lorsqu’il était au sommet du tennis mondial et où quasiment personne ne pouvait l’arrêter à part à quelques rares exceptions. Il a désormais 34 ans et son physique ne peut évidemment plus être aussi performant qu’avant. Face à ce désavantage, Roger Federer a réussi, surtout depuis le milieu de l’année, à modifier une nouvelle fois son tennis pour le rendre encore plus offensif. Cette tactique lui permet d’écourter les échanges et donc de moins s’engager dans une filière longue dans laquelle il n’est plus favori face aux meilleurs joueurs mondiaux.
Ainsi, on l’a par exemple récemment vu avec ce que les journalistes appellent désormais la « Fed attack ». Lors des derniers tournois qu’il a joués et notamment le Master 1000 de Cincinnati, Federer a plusieurs fois été très agressif sur les secondes balles de son adversaire. A chaque la façon de faire est la même : le Suisse rentre dans le court alors que son adversaire est en train d’effectuer son second service, cela lui permet de faire un retour express et de se placer immédiatement à la voler. Lorsque cela marche, le point est gagné en moins de 4 coups. Au départ, cette façon de retourner le service adverse est venue lors d’un entrainement avec le Français Benoit Paire. Puis, voyant que c’était efficace il a réitéré lors de ses entrainements suivants. Finalement, c’est son coach, l’ancien numéro 1 mondial Stefan Edberg, qui l’a encouragé à effectuer ce coup lors des matchs.
Toujours synonyme de ce tennis plus offensif, Federer n’a jamais aussi bien servi que cette année. Non seulement son service est relativement puissant, mais Federer sait en plus y mettre suffisamment d’effet et alterner les coups pour perturber l’adversaire. De plus, il n’hésite pas à monter très souvent à la volée après son service, ou durant un échange afin de l’écourter.
Suffisant pour un 18e majeur ?
Si ce jeu plus offensif et son talent lui permettent encore de gagner de nombreux tournois et notamment des Master 1000, cela reste encore juste pour remporter un nouveau majeur. Dès lorsque le tournoi se déroule en 3 sets gagnants et non 2 sets, il devient difficile pour Federer de lutter contre les tous meilleurs que sont Djokovic, Murray ou Wawrinka lorsqu’il est au sommet de sa forme.
Néanmoins, lors du dernier tournoi du Grand Chelem, Wimbledon, il a atteint la finale. Il a notamment battu en demi-finale Andy Murray en 3 sets, et a réussi à prendre un set au vainqueur Djokovic en finale.
Sur une surface légèrement plus rapide comme celle de l’US Open qui se déroule en ce moment, il a peut-être plus de chance, même si Novak Djokovic en pleine forme est quasiment imbattable. Reste que c’est sûrement l’une des dernières occasions pour Federer d’ajouter un 18e tournoi du Grand Chelem à son riche palmarès, alors que plus les années passent et plus son physique sera un inconvénient.