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Midnight Special : Jeff Nichols confirme son talent, mais aurait pu mieux faire

Sorti le 16 mars 2016, Midnight Special est le 4e film du jeune réalisateur américain Jeff Nichols. Comme pour ses autres longs-métrages, on y retrouve une ambiance mystique, des scènes de contemplation et des individus qui mènent un combat même s’ils doivent pour cela s’opposer à la raison. Je trouve que c’est un très bon film, même si pour moi il reste en dessous de son précédent Mud : Sur les rives du Mississippi. Il manque quelque chose à Midnight Special pour véritablement l’inclure dans la catégorie des grands films. Néanmoins, si vous aimez son cinéma qui fait parfois penser à celui de Terrence Malick, vous devriez apprécier cette histoire.

Secte, courses poursuite et forces surnaturelles

Si Mud : Sur les rives du Mississippi et son premier film Shotguns Stories étaient plus réalistes, Midnight Special se rapproche plus de Take Shelter pour son aspect étrange et surnaturel. Le film raconte l’histoire de Roy (Michael Shannon), un père de famille qui se lance dans une course poursuite pour sauver son fils Alton d’une secte religieuse se nommant This Heaven Ranch. Ils vont être aidés d’un policier. Outre la secte, ils vont être poursuivis durant tout le film par le FBI et la NSA qui s’intéressent également à l’enfant.

En effet, Alton est au cœur du film. La secte le prend pour le « sauveur », tandis que les forces fédérales le voient comme une menace. Il faut dire qu’il n’est pas un enfant comme les autres, mais qu’il est doté d’étranges pouvoirs. Au final, Alton semble devoir accomplir son destin, ce que son père est l’un des seuls à avoir compris.

Presque parfait

L’intrigue est originale et immédiatement prenante. Dès le début on veut savoir pourquoi le petit garçon de 8 ans est si convoité. Finalement, la secte n’a qu’un rôle secondaire et il ne faut pas voir ce film comme une histoire de fanatiques religieux poursuivant un père et son fils. Si j’ai trouvé le film passionnant du début à la fin, il n’échappe pas à quelques moments de longueurs et quelques incohérences. Le début est vraiment captivant, puis par la suite il laisse place à quelques moments d’ennui et d’attente. Néanmoins, ces défauts restent infimes et ne gâchent pas l’œuvre.

En réalité, ce qui fait que je ne considère pas Midnight Special comme un grand film c’est peut-être un manque de profondeur au niveau du scénario et des personnages. J’ai un peu eu l’impression de survoler l’histoire sans que véritablement celle-ci ne soit approfondie. Face aux questions que soulève le film et notamment le dénouement, j’aurais peut-être préféré une histoire plus détaillée qu’une course-poursuite un peu classique par moments. On n’atteint pas les sommets de La Balade sauvage de Malick.

Il manque donc quelques détails et un peu plus d’épaisseur à Midnight Special pour être parfait.

Michael Shannon toujours au rendez-vous

Comme de nombreux réalisateurs, Jeff Nichols a son acteur fétiche. Il s’agit de Michael Shannon présent dans tous les films de Nichols. Ici, il tient le rôle du père. Comme d’habitude, il a quelque chose d’inquiétant qui fait que l’on ne sait jamais si on peut lui faire confiance. Même si cette fois, il veut avant tout aider son fils à accomplir son destin.

Le casting est également composé de Kirsten Dunst qui joue la mère d’Alton. Si son rôle manque d’épaisseur elle fait ce qu’il faut pour interpréter une mère aimante et qui veut protéger son fils. Ce dernier est joué par Jaeden Lieberher qui s’en sort plutôt bien. Le policier aidant le père et son fils à fuir est joué par Joel Edgerton (Exodus, Gatsby le Magnifique, Strictly Criminal…) qui fait le boulot. Sans oublier la présence d’Adam Driver en agent de la NSA et devenu célèbre pour son rôle de Kylo Ren dans le dernier Star Wars : Le Réveil de la Force. Mais aussi l’incontournable Sam Shepard en gourou de secte.